Proust

Proust

Ecriture petite, mal proportionnée, sans organisation, maigre, étalée, inégale de dimension et de proportion, saccadée, rythmée, semi nourrie, liée à hyper liée, combinée, homogène, inclinée, assez rapide avec des rebours, pâteuse, filiforme, condensée. Proust était un homme torturé qui ne parvenait à se situer dans la société. Sa ligne de base est très basse, sans consistance, sans valeur.

Il cherchait désespérément à trouver sa place dans un monde qu’il n’a jamais compris. Tous ses petits gestes sont tronqués, sans hauteur ni profondeur. Il ne possédait aucun des éléments structurants qui fondent une société. Sa place d’homme était très mal définie. Il craignait le monde. Sa sensibilité était extrêmement féminine. Hyper émotif d’une émotivité brûlante, désarmante, il était extrêmement susceptible et cela le rendait parfois agressif, vindicatif, voire arrogant, souvent désagréable. Son conflit de base, celui de son enfance, remontait à sa mère et c’est pourquoi il se méfiait tant des femmes qu’il ignorait. Il préférait la compagnie des hommes qui le ramenaient à son père, à sa vitalité, à sa sexualité, à ce désir d’entreprendre que lui ne possédait pas. Ses rares incursions dans la zone du bas viennent de ce désir inconscient de ressembler à son père. Il souffrait manifestement d’une névrose obsessionnelle qui le ramenait constamment à ce moment privilégié et sans cesse encensé de son enfance. Primaire, Non Actif, Emotif c’était un nerveux type avec des capacités d’initiative uniquement dans son monde propre qui très tôt fut la littérature. Ecrire était un moyen pour lui de verbaliser son mal de vivre. La littérature était sa thérapie. La Pensée était sa fonction principale avec le Sentiment en fonction inférieure dans un Inconscient extrêmement actif, éprouvant, exigeant. C’est cet Inconscient qui lui permettait et de rejoindre sans cesse les moments heureux de son enfance et de sentir de manière instinctive les choses et les gens. Mais son cercle d’amis s’en trouvait très réduit. Cependant il était très fidèle à ce cercle auquel il donnait beaucoup de lui-même. Très timide, très introverti, il reproduisait dans ses livres son vécu, il projetait ses fantasmes, il verbalisait son affectif, ses rêves, ses désirs et espoirs et la vie qu’il aurait aimé vivre. La littérature n’était pas une vocation mais un moyen de vivre un ensemble de contradictions. Sans cette littérature, sans cette thérapie qu’elle représentait, les idées de suicide auraient été très impérieuses en lui. Il s’est toujours senti incompris. Et cette souffrance fut à la base de tous ces écrits. En le lisant il faut bien comprendre qu’on lit le journal d’un névropathe qui projette ses souffrances.

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